Bengs Lab

Les business models de l’hyper personnalisation

3 Collaborer pour accélérer le time-to-market

Un architecte animateur du réseau de savoir-faire

Le rôle de l’architecte est essentiel pour permettre une collaboration inter-entreprises efficiente. Mais il doit également apporter une contribution décisive sur la définition même du besoin, point de départ de la collaboration. Dès lors, on peut identifier les trois rôles que doit tenir l’architecte :

  • Aider à la formulation du besoin du client
  • Recruter et fédérer les offreurs pertinents
  • Animer la collaboration entre les parties prenantes

 

AIDER LE CLIENT A FORMULER SON BESOIN

Pour qualifier les besoins du client, qui sont souvent mal ou partiellement exprimés, l’architecte a recours à des méthodes de questionnement, issues de la maïeutique. L’enjeu est de poser clairement le problème que le client doit résoudre, plus que de l’amener à exprimer un besoin avec le plus de précisions et d’exhaustivités possibles. Cette étape essentielle, appelée « reproblématisation » dans la méthode RID for Business, permet à l’architecte de bien identifier le problème à résoudre plus que ses manifestations, et de comprendre le contexte dans lequel il se pose afin de limiter les risques d’erreurs dans la recherche d’une solution. La conduite de la phase de questionnement peut être accélérée et enrichie par l’Intelligence Artificielle dont les algorithmes sont non seulement capables de confronter instantanément les réponses du client avec toutes celles qui ont été données auparavant, mais surtout de parcourir en temps réel des bases de connaissances publiques et privées sur le client et son secteur. Identifier les besoins clients non exprimés, inconscients ou latents, permet de dépasser ses attentes et créer de la valeur au-delà de ce qu’il était lui-même capable d’envisager. L’architecte peut alors anticiper les besoins clients. C’est en détectant les besoins latents que Ford a pu, en son temps, éviter de proposer un « cheval plus rapide » alors qu’il pouvait concevoir et commercialiser une innovation disruptive. Avec le succès qu’on lui connait.

 

FEDERER LES OFFREURS PERTINENTS POUR Y REPONDRE

Le besoin client peut potentiellement être satisfait par l’assemblage ad-hoc de nombreux offreurs, avec n combinaisons de collaborations possibles. Pour exprimer à la fois le besoin et sa solution, l’architecte doit proposer un langage commun entre le client et les offreurs. Pour remplir ce rôle, trois activités sont clés :

  1. Capitaliser sur les connaissances de l’écosystème ainsi que ses offres

L’architecte connaît chaque offreur référencé dans l’écosystème ainsi que leurs offres. Il dispose d’un ensemble de données financières, techniques, culturelles et managériales sur lesquelles il lui est possible de construire. L’étendue des informations disponibles lui permet d’envisager des associations de compétences et de ressources offreurs.

  1. Organiser le recours au marché des offreurs

La logique de recours au marché s’éloigne de la démarche classique. L’architecte communique les premiers échanges autour du besoin client aux offreurs pour qu’ils positionnent leurs offres tôt dans le processus.

  1. Garantir la fiabilité de l’écosystème au travers de notations communautaires

Les notations communautaires constituent des indicateurs de confiance qui rassurent les clients et les offreurs et favorisent l’installation d’un climat de confiance. Elles permettent de disposer d’informations subjectives sur la qualité de la collaboration des clients sur les offreurs, des offreurs sur les clients et des offreurs sur les offreurs. Ce langage commun marque le début de la collaboration entre clients et offreurs car il leur permet de s’accorder sur les modalités des échanges.

 

ANIMER LA COLLABORATION ENTRE LES PARTIES PRENANTES

Enfin, l’architecte anime la collaboration entre les parties prenantes lors des cycles de conception et de production. Il joue le rôle d’orchestrateur multidisciplinaire des compétences entre les entités. Il favorise leur dialogue pour assurer la pertinence de la réponse industrielle et mener à bien les activités d’adaptation et d’assemblage final des offres. Ce rôle est constitué de trois facettes :

  1. Gérer la relation hyper personnalisée avec le client pour l’amener au cœur de sa démarche. Le client n’est plus considéré comme un simple « acheteur » puisqu’il participe à la reformulation de son propre besoin et à la recherche des solutions.
  2. Assurer la coordination des réflexions et des travaux entre offreurs lors des ajustements des périmètres et des offres de chacun pour construire la solution.
  3. Assurer la transversalité entre les différentes fonctions de toutes les parties prenantes, comme les ventes, les achats, la R&D, le marketing, la production, la finance voire la Direction Générale. Le rôle de l’architecte est clé pour que la richesse de l’écosystème puisse exprimer son potentiel. De sa capacité à fédérer, communiquer, lever les ambiguïtés et arbitrer parfois dépendra la pertinence et la qualité de la solution. Mais audelà de l’animation, l’architecte apporte un cadre méthodologique et des outils pour assurer la convergence vers la solution, tout en maîtrisant les délais.