Bengs Lab

Les business models de l’hyper personnalisation

4 Impliquer le client dans la chaîne de valeur

Faire du client le décisionnaire et le sponsor de l’écosystème

Comme nous l’avons vu, la constitution d’un écosystème équilibré et le plus complet possible incombe principalement à l’architecte. Il identifie les partenaires potentiels, les modélise, les observe dans l’action et les évalue. Mais le fait générateur, ce qui va donner vie au cluster, est le besoin inédit auquel il va falloir trouver une solution, ensemble.

Face à un problème concret à résoudre, une entreprise étendue composée de membres de l’écosystème va se constituer, se mobiliser et s’animer pour créer une chaîne de valeur nouvelle. Le client devient le sponsor d’une alliance éphémère d’entreprises engagées dans un projet inédit, aux contours parfois mal définis et à l’issue incertaine.

 

LE CLUSTER CLIENT

 

Etape 1 – Le client, par sa demande hyper personnalisée, à laquelle aucune entreprise ne peut répondre seule, crée le besoin de constituer une chaîne de valeur inédite

Etape 2 – Le client, en tant que décisionnaire final, porte le succès du cluster. Il est au centre de l’entreprise étendue, au côté de l’architecte et contribue à prendre l’ensemble des décisions qui influent sur le fonctionnement, l’organisation et les apports de chaque offreur dans l’écosystème.

Etape 3 – Le client permet au cluster virtuel de créer de la valeur par le développement de nouveaux produits ou services. Il favorise l’apprentissage de nouveaux modes de fonctionnement, fait progresser les parties prenantes grâce à l’acquisition de nouvelles compétences et de nouvelles approches. Lesquelles survivront au projet lui-même, constituant des actifs immatériels pour les différents contributeurs. Enfin, les membres se font connaître auprès du client, de leurs pairs, et de clients potentiels.

 

ILLUSTRATION :
L’Intelligence Artificielle (IA), le potentiel d’auto-apprentissage ouvre de nouvelles perspectives

Très tôt, les scientifiques ont saisi le potentiel que possèdent les machines à développer des capacités cognitives telles que le raisonnement automatique, l’apprentissage, ou le traitement du langage pouvant mener à la prise de décisions ou encore à l’action. Des modèles mathématiques se sont inspirés du fonctionnement du cerveau humain (neurones assemblés en réseau) pour démultiplier la capacité de résolution de problèmes complexes. Depuis quelques années, l’IA connait un essor sans précédent. Trois effets l’expliquent :

  1. L’augmentation de la capacité de traitement des ordinateurs
  2. L’accroissement des capacités de stockage
  3. L’accès, au travers d’Internet, à des bases de données de plus en plus nombreuses, de plus en plus riches et toujours à jour

 

En particulier, pour simplifier le dialogue avec l’IA et exploiter le potentiel des informations non structurées disponibles sur Internet, les recherches les plus récentes portent sur la capacité d’abstraction de l’IA. L’objectif est de les rendre en mesure d’appréhender les concepts pour faire face à des situations inconnues, et ainsi d’apprendre seul. Dès lors, connecter un algorithme apprenant de plus en plus rapide, doté.

d’une mémoire de travail toujours plus grande à une multitude de sources de connaissance offre des perspectives nouvelles. En effet, les programmes d’IA de dernière génération écrivent eux-mêmes leur propre code pour résoudre les problèmes nouveaux auxquels ils sont confrontés, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives (systèmes électriques auto cicatrisants, nouvelles méthodes de diagnostic médical, optimisation des mobilités urbaines, des capacités hôtelières…) C’est précisément cette génération d’IA qui offre le plus de potentiel. Dans le contexte actuel d’évolution des exigences d’hyper personnalisation des clients menant à l’expression de besoins inédits (jamais encore rencontrés par les entreprises), l’IA offre un potentiel pour assister les acteurs économiques dans le décryptage de la demande latente, la recherche de combinatoires d’offres et la construction de la réponse, le tout en créant de nouvelles règles pour aller plus vite le coup d’après.

Plusieurs initiatives semblent nous plonger dans l’ère de la science-fiction. Après SIRI qu’il suffit d’interpeler avec un « dis SIRI » sans même toucher son téléphone pour qu’il réalise les tâches que lui dicte son propriétaire, ses créateurs viennent de lancer VIV qui se présente comme « The Global Brain » et promet de proposer une interface intelligente à tout ce que vous voulez. Et que penser d’Echo proposé par Amazon, un hybride entre IA et objet connecté, qui écoute tout ce qui se passe dans son environnement, différenciant même les personnes qui parlent, pour être en mesure de répondre immédiatement, de manière contextualisée, à une demande ? Les applications de cette nouvelle génération d’IA pour les entreprises commencent à émerger, et si elles sont encore peu nombreuses, elles constituent un relai de croissance pour les grands acteurs du marché des technologies et plus encore pour les acteurs du monde industriel et des services (laboratoires pharmaceutiques, gestionnaires d’infrastructures d’énergie et de transport, chaînes d’hôtels…). Avec plus ou moins d’anticipation, les ténors des technologies digitales se sont tous positionnés sur ce marché très prometteur, d’IBM en pionnier dès la fin des années 80 avec ChipTest devenu DeepBlue puis Watson, à Google avec Google Now (2011) sans oublier plus récemment Microsoft et son Cortana (2014). Véritable relai de croissance des éditeurs de logiciels, ces IA constituent la partie pensante du très en vogue Big Data, riche de ses quantités astronomiques de données à analyser et auxquelles donner du sens, un usage et des modèles économiques.