Bengs Lab

Avantage circulaire, et nouveaux business models durables

1 Une transition inéluctable

La fin de la licence d’opérer ?

UNE TRES FORTE TENSION SUR CERTAINES RESSOURCES NATURELLES

Au rythme d’extraction actuel, plusieurs ressources seront épuisées à un horizon de 50 ans, mettant ainsi en péril les filières qui en en dépendent.

C’est par exemple le cas de la filière des produits électroniques qui utilise certaines ressources-clés en cours d’épuisement :

  1. L’argent (Ag)
  2. L’indium (In) : utilisé notamment pour la fabrication des produits électroniques (écrans LCD, écrans tactiles des ordinateurs portables, tablettes, téléphones portables…)
  3. Le gallium (Ga) : utilisé dans les leds d’affichage, les télécommandes infrarouges, les lecteurs/graveurs de CD, DVD, Blu-ray, disques durs…
  4. Le germanium (Ge) : utilisé dans les matériels de télécommunication wifi

Mais cette question se pose aussi pour les activités de production d’énergie (électricité, nucléaire) qui repose aussi sur la consommation de matériaux rares et fossiles qui sont loin d’être illimités.

Les conséquences sont directes. Le cours de ces matières augmente fortement. Les entreprises dont l’activité en dépend sont dans une situation à risque. En effet, comment assurer son niveau de rentabilité, lorsque le cours des ressources naturelles explose ?

 

FORTE AUGMENTATION ET VOLATILITE DES COURS DE CERTAINES MATIERES PREMIERES

Le 3 janvier 2008, le prix du baril  de brut dépassait la barre symbolique des 100 $US , alors qu’il s’échangeait à 55$US un an auparavant. Sur la même période, le prix du blé doublait ; l’aluminium et le nickel atteignaient des sommets .

L’augmentation du prix des matières premières et leur volatilité croissante est un phénomène quasi ininterrompu depuis 2002. La crise de l’été 2007 a renforcé cette tendance, les investisseurs délaissant les actifs liés à l’immobilier au profit des matières premières, à tel point que d’un point de vue nominal, le pétrole n’a jamais été aussi cher qu’aujourd’hui.

A titre d’exemple, en une année (mai 2009 à mai 2010), le cours du cuivre a progressé de 55% en dollars. Par ailleurs ce marché volatile voit les cours des matières premières fortement corrélés, surtout lorsqu’un matériau peut être le substitut d’un autre.

 

DIFFICULTE D’ACCES AU FINANCEMENT ET DEGRADATION DES NOTES DES AGENCES DE NOTATION

Corrélées à la multiplication des catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique, les cas de cessions d’actifs et de désinvestissement se sont multipliés au cours des dernières années.

  • En janvier 2018, le Maire de New York, Bill de Blasio, a déclaré vouloir se désengager de 5 milliards de dollars d’investissements par la ville dans des sociétés actives dans les énergies
  • L’ouragan Sandy a fait plus de 40 morts à New York en octobre 2012 et coûté 42 milliards de dollars à l’Etat de New York. Depuis, la capitale financière américaine lutte contre le changement climatique. Ce sujet est même devenu sa priorité, notamment à la suite du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris.
  • En 2016, la capitale Washington avait annoncé un désinvestissement similaire.

 

Le 12 juillet 2018, le Parlement irlandais a voté une loi imposant à son fonds souverain, l’Ireland Strategic Investment Fund (ISIF), de vendre tous ses actifs en lien avec le charbon, le pétrole, le gaz « dès que possible ».

Six autres fonds souverains, pesant plus de 3 000 milliards de dollars (Norvège, Nouvelle-Zélande, Qatar, Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis), se sont engagés pour la prise en compte du changement climatique par les entreprises dans lesquelles ils investissent. Ils souhaitent rendre publique une charte dans laquelle ils s’engagent à encourager ces mêmes entreprises à intégrer le risque climatique dans leur stratégie.

L’impact se situe aujourd’hui au niveau des énergies fossiles mais il y a fort à parier que cette logique sera amenée à s’étendre à d’autres secteurs.

 

UNE REGLEMENTATION DE PLUS EN PLUS PRESSANTE

Le nombre de lois environnementales a été multiplié par 20 au cours des 20 dernières années. Trois quarts des pays du monde ont établi des réglementations pour lutter contre le réchauffement climatique.

Au niveau européen, la Commission Européenne a décidé de revoir les objectifs de recyclage des déchets ménagers à la hausse, prévoyant pour la France, une augmentation du taux de recyclage des déchets ménagers de 10%, d’ici 2020.

En France, depuis le 17 mars 2014 et la loi Hamon, les industriels sont soumis à de nouvelles exigences en matière de responsabilité (garantie légale de conformité rallongée à 2 ans minimum, ou encore obligation d’information du vendeur envers l’acheteur de la disponibilité des pièces détachées).

Le 17 août 2015, la loi sur la transition énergétique a instauré le « délit d’obsolescence programmée », sanctionné de deux ans d’emprisonnement et de 300.000 euros d’amende, ou de 5% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise.

Enfin, la mise en place des filières REP applique le principe du pollueur-payeur et transfère la responsabilité (et donc les coûts) de la gestion des déchets vers les metteurs en marché.

 

CLASS ACTIONS ET BOYCOTT DES CONSOMMATEURS

La pression relative au respect de l’environnement se fait sentir à un niveau accru et les class actions, assignations en justice et boycotts des consommateurs se sont multipliés au cours des dernières années.

Le scandale du Dieselgate et la condamnation du groupe Volkswagen aux Etats-Unis à payer une amende d’un milliard de dollars, ainsi que la condamnation de certains de ses dirigeants et employés à de la prison ferme ont envoyé un message fort à l’industrie automobile.

Aux Etats-Unis, les class actions permettent aux citoyens d’attaquer des entreprises en justice, notamment sur des sujets de santé publique et d’environnement. Les émissions de gaz à effet de serre étant générées en granEde partie par la combustion du charbon, du pétrole et du gaz, le Maire de New York, Bill de Blasio, a assigné en justice en janvier 2018 cinq géants du pétrole – BP, Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil, Shell – en raison de leur rôle présumé dans le réchauffement climatique.

Les cinq sociétés sont également poursuivies en Californie en raison des conséquences liées au réchauffement climatique.

À la suite de la fuite de l’équivalent de 5 millions de barils dans le Golfe du Mexique, BP a dû s’acquitter d’une sanction de 14 milliards de dollars de réparation.

Au Pérou, une association a engagé des poursuites contre l’entreprise allemande RWE en raison de sa responsabilité présumée sur la fonte des glaces et la disparition du village de Huaraz. Le réchauffement climatique que l’entreprise engendre par ses émissions de gaz à effet de serre en serait le responsable.

 

LA FUITE DES TALENTS

Une étude réalisée en 2017 auprès de plus de 4 000 étudiants issus de 68 pays met en lumière le fait que les étudiants recherchent avant tout des employeurs ayant une vision et des valeurs :

  • 92% des étudiants pensent qu’il est important que leur premier employeur ait une vision stimulante
  • 89% des étudiants pensent qu’il est important que l’organisation pour laquelle ils travaillent contribue à un monde meilleur
  • 79% des étudiants pensent que travailler pour une organisation fortement engagée est plus important que d’être très bien rémunéré