Bengs Lab

Vers une plateformatisation du KYC

2 Le Compliance Officer 2.0

Le compliance officer 2.0

Les membres du Bengs Lab ont imaginé à quoi ressemblerait la journée du Compliance Officer en 2030 s’il disposait des moyens nécessaires. Dans le futur, la journée du Compliance Officer pourrait être rythmée par sept activités, on pourrait dire d’une certaine façon, qu’il s’agit de l’agenda du « compliance officer 2.0 ». On observera deux choses et c’est aussi le sens de notre propos. Des tâches fastidieuses vont pouvoir être automatisées grâce aux technologies des FinRegs, et les métiers vont être enrichis (cf. notre agenda ci-dessous). Cela impactera aussi l’organisation du travail car les multiples interdépendances que cette fonction revêt comme nous l’avons dit dans la partie « impacts sur l’organisation », vont obliger les différentes fonctions de la banque à s’organiser en mode Agile, tout du moins dans sa philosophie fondamentale.

 

Voici l’agenda 2030 du compliance officer 2.0 :

 

  • Une veille réglementaire l’informant des évolutions de la réglementation avec quasi instantanément une déclinaison de celles-ci en critères de notation ou points de contrôle. Cette veille est disponible par le biais de son smartphone et de wearable…
  • Un pilotage de la déclinaison opérationnelle des contraintes réglementaires avec une diffusion rapide des informations au management opérationnel et des arbitrages facilités par des méthodes de travail collaboratives mises en œuvre avec les autres lignes métiers (pourquoi pas via la méthode Agile)
  • Une surveillance automatisée des activités, avec des mécanismes d’alertes, en cas de suspicion de fraudes
  • Des investigations facilitées et accélérées, d’une part, par un regroupement des données et une meilleure traçabilité et, d’autre part, par une capacité à mobiliser les autorités efficacement.
  • Des « retours d’enquête » supportés par un parcours digitalisé (diffusion des informations à l’ensemble des entités…)
  • Une capitalisation sur les retours d’expérience, avec la réalisation de MOOC à destination des front offices, une modification rapide des procédures, une évolution des programmes de détection dans une logique auto-apprenante, et un affinage des règles d’alertes.
  • Une participation aux réflexions et travaux de place, permettant de porter des actions d’influence et d’anticiper la mise en œuvre des directives réglementaires.

C’est ici que la mise en place d’un outil, basée sur des technologies Big Data associées à l’Intelligence Artificielle, permet de libérer le Compliance Officer des tâches rébarbatives telles que rechercher les données, s’assurer de la traçabilité… Libérer des tâches à faible valeur ajoutée, le Compliance Office s’inscrit dans une démarche prospective. En se positionnant comme stratège de la réglementation, il va anticiper les impacts des nouvelles réglementations et créer de la valeur ajoutée.

En outre, l’implémentation d’outils collaboratifs (réseau social interne, chat,…) permet de favoriser une diffusion plus rapide de la compliance au sein de l’organisation, et de faciliter ainsi l’appropriation par tous des enjeux en termes de compliance.

Du coup, le Compliance Officer va se consacrer à davantage d’activités d’anticipation et de remédiation mais pas uniquement. Il se consacrera aussi à des activités visant à améliorer l’efficacité des dispositifs de contrôles portés par la Robotic Process Automation : des gains opérationnels conséquents (temps de traitement des dossiers réduits du fait de leur automatisation). Une fiabilité dans la mise sous contrôle du respect des règles de conformité est permise et offre au Compliance Officer la possibilité de se dégager du temps pour travailler sur des sujets moyen / long terme.

 

Un outil, ce peut-être est une plateforme recueillant et analysant les données sur un client ou un prospect. Le machine learning permet de donner une note « conformité » à la personne analysée avec des arguments et des points de vigilance.

Dès le matin et tout au long de sa journée, le compliance officer reçoit des notifications de la part de l’outil sur les nouvelles règlementations et sur l’actualité conformité. Détaché de cette mission de veille chronophage, le compliance officer peut désormais se concentrer sur la mise en place d’une stratégie conformité en se concentrant essentiellement sur les conséquences de ces nouvelles réglementations et les impacts sur l’organisation.

Grâce aux outils de travail collaboratif inclus dans la plateforme (Réseau social entreprise, chat …), le Compliance Officer peut communiquer à ses collaborateurs les alertes qu’il aura jugées pertinentes. Ainsi, il créera une meilleure collaboration avec le management opérationnelle permettant d’anticiper les impacts réglementaires. Le compliance officer ne sera plus le chevalier solitaire de la conformité au sein de la banque mais travaillera en équipe avec les lignes métiers sur la mise en place d’une stratégie conformité.

Sur le plan des fraudes, l’outil permettra de détecter plus en amont les signaux faibles et les suspicions de fraude ainsi que l’appel des autorités d’investigation sera, lui aussi facilité. Le travail s’effectuant entièrement sur l’outil, la traçabilité des données est mieux répertoriée ce qui facilitera l’investigation sur la fraude. Le Machine Learning permettra ensuite d’intégrer les risques dans les paramètres pour qu’ils soient détectés à l’avenir.

Le temps dégagé grâce à l’outil pourra permettre au Compliance Officer de mettre en place un retour d’expérience sur les fraudes, les risques et cela à destination du management opérationnel pour, encore une fois, permettre une meilleure diffusion de la culture compliance au sein de l’organisation et surtout pour mieux anticiper les conséquences sur chaque ligne métier.

Pour amplifier la diffusion de la culture compliance au sein de la banque, il pourra aussi utiliser son temps supplémentaire à la réalisation de MOOC sur les enjeux de la conformité, les nouvelles procédures, l’affinage des règles d’alertes et la formation des commerciaux à ces évolutions.