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Avantage circulaire, et nouveaux business models durables

1 Une transition inéluctable

Extraire, Fabriquer, Consommer, Jeter : trois planètes pour l’humanité ?

UNE CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ACCELEREE

Selon l’ONU, en 2050, la planète comptera 9,7 milliards d’êtres humains, soit une augmentation de 30% par rapport à aujourd’hui.

D’ici 2030, 3 milliards d’individus appartenant à la classe moyenne vont émerger et impacteront fortement la demande de ressources. Les extractions globales de ressources vont augmenter de 180 milliards de tonnes par an d’ici 2050, soit un quasi triplement par rapport aux volumes d’extraction de 2018

 

TROIS PLANETES POUR L’HUMANITE

Aujourd’hui, selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l’humanité dépassent de 50% les réserves de ressources disponibles. Le « jour du dépassement », jour où nous avons consommé toutes les ressources que la planète est en mesure de reconstituer en une année, a été établi au 1er août 2018 alors qu’il était au 29 décembre en 1970. Il faudrait donc 1,5 planète pour produire les ressources écologiques nécessaires pour soutenir l’empreinte actuelle de l’humanité et il en faudra 3 en 2050.

En bref, nous avons dépassé la capacité de la planète à reproduire le capital naturel sans lequel nous ne pouvons subvenir à nos besoins. Nous avons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre ne peut renouveler en douze mois ; et nous avons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne peuvent absorber en un an.

 

LA PRODUCTION D’ELECTRICITE REPOSE A PLUS DE 80% SUR LES ENERGIES FOSSILES

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a estimé que la demande mondiale d’énergie pourrait augmenter de 45 % d’ici l’an 2030, notamment en raison du développement démographique et de l’industrialisation de la Chine et de l’Inde, qui comptent à eux seuls plus de 2 milliards d’habitants.2

Les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) couvrent aujourd’hui 80,3% de la production mondiale d’électricité. Or, au rythme de consommation actuel, le pétrole va arriver à épuisement d’ici à 54 ans, le gaz d’ici à 63 ans, le charbon d’ici à 112 ans et l’uranium, d’ici à 100 ans (pour les ressources identifiées).3

Mais ce n’est pas ce qui doit nous préoccuper le plus. En effet, à l’image du film « An Inconvenient Truth » du réalisateur Davis Guggenheim, si le taux de dioxyde de carbone concentré dans l’air continue d’augmenter, l’atmosphère continuera à se réchauffer, ce qui risque de résulter en des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses (sécheresses et incendies, fonte du permafrost, fonte des glaces, montée des eaux et inondations de zones habitables) et des conséquences dramatiques sur la biosphère et l’humanité.

 

DES RESERVES ESTIMEES A MOINS DE 50 ANS POUR CERTAINES RESSOURCES

 

UN DECLIN DE 58% DES VERTEBRES ENTRE 1970 ET 2012

Entre 1970 et 2012, l’évolution de l’Indice Planète Vivante (IPV) montre un déclin de 58% de l’abondance des populations de vertébrés. En d’autres termes, l’effectif des populations de vertébrés a, en moyenne, chuté de plus de moitié en l’espace d’à peine plus de 40 ans.

  1. L’IPV d’eau douce montre que l’abondance des populations vivant en eau douce s’est effondrée de 81% entre 1970 et 2012
  2. L’IPV terrestre affiche un déclin global de 38% entre 1970 et 2012
  3. L’IPV marin a enregistré une baisse de 36% entre 1970 et 2012

 

ESPAGNE, GRECE ET ITALIE : DES DESERTS EN 2100

Les résultats du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) démontrent qu’après une hausse constatée de 0,85 °C en moyenne entre 1880 et 2012, l’augmentation des températures moyennes à la surface de la planète pourrait atteindre 4,8°C à l’horizon 2100 si les tendances d’émission de CO2 restent les mêmes. Cet écart de température est le même que celui séparant notre planète aujourd’hui de la dernière ère glaciaire (il y a 20 000 ans).

Dans ce scénario, en 2100, l’Espagne, la Grèce et l’Italie seront des déserts, et New York sera inondé. Si les émissions de gaz à effet de serre conservent la même tendance, le niveau de la mer augmentera de 98 cm par rapport à la période 1986 – 2005. Pour comparaison, le niveau de la mer est monté de 19 cm entre la fin du XXème siècle et aujourd’hui. D’après le groupe de 800 scientifiques internationaux, une personne sur dix dans le monde habite actuellement une zone menacée par la montée des eaux.

 

EN 2050 LA MASSE DES PLASTIQUES DANS L’OCEAN SERA SUPERIEURE A CELLE DES POISSONS

L’utilisation des plastiques a été multipliée par 20 durant le demi-siècle dernier, passant de 15 millions de tonnes produites en 1964 à 311 millions en 2014. Et cette quantité pourrait doubler d’ici 20 ans.

« Chaque année, ce sont 8 millions de tonnes de plastique qui sont rejetés dans les océans, soit l’équivalent d’une benne à ordures chaque minute, et l’on pourrait passer à deux bennes à ordure par minute d’ici 2030, à quatre d’ici 2050, si aucune action n’est mise en œuvre ».

Les scientifiques parlent d’un 7ème continent de plastique qui s’étend aujourd’hui sur une superficie équivalente au tiers de celle des Etats-Unis.

Actuellement, il y aurait 150 millions de tonnes de plastique dans l’océan, soit un ratio d’une tonne de plastique pour 5 tonnes de poisson. Du fait du déversement continu de plastique dans les mers, ce ratio pourrait descendre à 1 pour 3 en 2025. « Et en 2050, si rien ne change, la masse de plastiques dans l’océan sera supérieure à celle des poissons ».